quinta-feira, 7 de junho de 2018

Italie: Au-delà des discours politiques, la haute finance dirige le jeu

e discours de Conte a été conforme à ce que l’on pouvait attendre: politique, vague, sans grande cohérence interne. Conte a intérêt à focaliser l’attention sur ce qui est acquis, le changement de politique face à l’immigration et le refus de l’austérité. Insister sur ces terrains ne coûte rien ni en termes financiers ni en termes politiques.
La seule chose qui a été clairement confirmée c’est son indigence au plan budgétaire et sur les moyens de retrouver cette croissance nominale qui est la pierre angulaire de l’édifice programmatique de la coalition.
Le nouveau gouvernement n’a aucun intérêt à brusquer les choses au plan économique: elles ne dépendent pas de lui!
Elles dépendent de la BCE, de Draghi, de Merkel ou plutôt du rapport de forces entre Merkel et Macron, etc. Elles dépendent également des orientations du gouvernement espagnol conduit par Sanchez.
Elles dépendent du vice des anglo saxons et de leurs objectifs.
Reuters et le FT et Bloomberg ont plus de pouvoir que la Commission Européenne… ils contrôlent avec l’aide des agences de notation, les marchés et donc les lieux de déstabilisation. Les marchés sont les champs de bataille modernes, et les anglo-saxons y règnent en maitres. 
Le futur de l’économie italienne est lié à:
  • l’arrêt ou la poursuite des achats de dettes souveraines de la BCE
  • la tenue des cours boursiers des banques européennes
  • la situation bilantielle de banques européennes, gavées d’emprunts souverains dont la pondération est nulle dans les calculs de ratios de risques, le fameux cercle vicieux de la terreur
  • la nomination du remplaçant de Draghi
  • l’évolution des soutiens domestiques de Merkel
Bref le futur de l’économie italienne dépend d’une situation globale, complexe dans laquelle tout est interdépendant et connecté.
Au centre se trouve la question des eurobonds.
C’est la question souterraine, enfouie et seuls, on le voit bien, les anglo-saxons et le Financial Times y ont accès par leurs contacts privilégiés avec certains officiels de la BCE qui alimentent les fuites. La presse et les agences anglo-saxonnes bénéficient des manipulations souterraines et des luttes internes à la BCE.
A la limite, les anglo-saxons, la City et le FT ont plus de pouvoir que les opinions publiques et les citoyens européens. Ils sont le levier de la finance et ils savent en user très habilement. Il suffit d’un article dans le FT pour faire chavirer les marchés, une banque , une devise ne l’oubliez pas. C’est presque un levier, un atout dans les relations avec le Barnier du Brexit! Les anglo saxons ont le soft power financier .
L’article publié en début de semaine par le FT est un exemple de ce qu’est ce soft power financier , un  pouvoir vicieux, insidieux, qui permet de jeter du sel sur les blessures et surtout de titiller là ou cela fait mal: la situation réelle des banques européennes qui ont des tombereaux d’emprunts souverains dans leur bilan, avec une pondération de risque nulle et donc pas de fonds propres en face!
Il y a un lien dans la situation d’ensemble entre, le Brexit, l’euro, les divergences entre les dettes souveraines euros, le refinancement en dollars et … la Deutsche Bank. Le tout enveloppé dans le papier  qui créerait les eurobonds.
Regardez les deux articles ci dessous, issus du FT
Les eurobonds existent, c’est Draghi qui les a créés, il a créé un eurobond synthétique à l’actif  de son bilan  par ses quantitative easing et donc son panier d’achats de dettes souveraines. Il suffirait de faire un package , une titrisation de cet actif du bilan de la BCE et de le distiller aux marchés! 
Le risque aussi il existe déjà et il suffit d’insister un peu pour faire comprendre aux Allemands qu’ils n’ont pas intérêt  à se montrer trop durs trop longtemps en leur parlant enfin de Target2. Il suffit de changer de discours et de leur faire croire que les eurobonds réduiraient leurs risques sur Target 2 et le tour serait joué.
La question italienne n’est que le symbole, le reflet symptomatique de la fragilité de la construction européenne et j’aime à le répéter de la nullité des promoteurs de cette Europe bancale. Les problèmes sont surdéterminés, ils existeraient indépendamment des spécificités de l’Italie, car ce ne sont pas les participants qui sont défaillants, c’est la construction elle même. Les participants sont les révélateurs, les messagers.
La construction européenne bancale repose sur une béquille et cette béquille c’est l’Allemagne , l’Allemagne point à la ligne.
Tant que les électeurs allemands seront d’accord, que ce soit de bon gré ou de mal gré pour soutenir la construction, cela tiendra. SI les électeurs allemands en ont marre, ils cesseront de fournir les béquilles et la seule solution sera l’éclatement. Les Allemands sont ils prêts pour l’harmonisation fiscale et les eurobonds, c’est au fond la seule question qui compte et pas seulement pour les Italiens, pour tous. Pour tenir il faut un marché profond de l’équivalent d’une valeur du Trésor US, un Treasurie européen.
En fait, c’est ce débat qui couve en Allemagne et le discours de Merkel était l’un des éléments ce  débat: elle essaie de lâcher le minimum, le dérisoire comme je l’ai écrit.
Son aile droite est dans l’opposition sur ces points de mutualisation et de transferts et le parti AFD a de solides et puissantes tribunes car il est de haut niveau intellectuellement.
Dans le cadre de ce débat, le Président de la Bundesbank Jens Weidmann a déclaré cette semaine: “ceding a significant portion of their sovereignty to Brussels is precisely what the Euro area members are not prepared to do. It seems to me that it’s already hard enough at times to ensure that the European Commission’s existing powers are enforced and respected.” 
Cette déclaration de Weidmann nous semble s’inscrire dans le cadre du grand marchandage, du grand combat en cours, elle souligne que la question centrale est celle de la souveraineté et le fait que les esprits ne sont pas prêts à aller plus loin dans l’abandon d’une nouvelle portion de souveraineté. Mais quid si c’est l’Allemagne qui étend sa souveraineté , la sienne, au plan européen en prenant le contrôle d’une institution essentielle?
Mais quid dans le cadre d’un donnant-donnant, au sommet, donnant-donnant dont les peuples seraient   exclus bien sur,  qui échangerait  le contrôle quasi définitif de la BCE, abandonnant sa Présidence aux Allemands en échange d’une avancée en matière de mutualisation? Weidmann s’exprime déjà comme un futur patron de la BCE!
Les électeurs allemands j’en suis sûr accepteraient le « deal » de  la mutualisation  partielle contre le contrôle retrouvé de la BCE.
Les électeurs allemands ont confiance en Weidman, ils n’ont confiance en personne d’autre.
On en saura peut être plus sur les orientations futures et l’état des affrontements en cours:
Le 14 juin il y a une réunion importante à la BCE avec un débat sur la sortie des QE: “President Mario Draghi’s Governing Council is likely to treat the June 14 gathering in Latvia as a live opportunity to debate winding down bond-buying ,said the officials,who asked not to be named because such matters are CONFIDENTIAL,” écrit le FT . Le FT, comme par hasard!
Note: 
L’Europe paie sa nullité habituelle, nullité qui l’a conduite à ne pas comprendre en son temps que pour être fort avec une monnaie unique il fallait un marché financier unique, profond, puissant  et surtout un grand journal européen crédible au plan économique, monétaire  et financier …

Photo: Le premier ministre italien Giuseppe Conte s’adresse aux sénateurs et remporte leur vote de confiance. Sur cette photo de A Solaro (AFP), il est en compagnie des 2 hommes forts. et vices-premiers ministres, de la Ligue (extrême droite) et du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème)…

Una campagna elettorale il cui oggetto sarà la fine dell’Unione europea.

di Franco Berardi Bifo*
Dopo la decisione di Mattarella di impedire la formazione di un governo legittimo (destrorso, fascistoide e pericoloso, però legittimo) si aprono le porte di una campagna elettorale il cui oggetto sarà (più o meno esplicitamente) la fine dell’Unione europea. Se alla fine di questa campagna la destra vincerà (nulla è scontato a questo punto, comunque) allora l’Unione europea avrà dichiarato ufficialmente il suo fallimento.
Potrà l’Unione europea (o piuttosto il sistema finanziario globale, dato che Unione europea è solo lo pseudonimo della governance finanziaria del capitalismo globale) imporre il rispetto delle regole finanziarie agli italiani morosi e riluttanti? Non lo so, mi limito a osservare che nel 1933 Hitler vinse le elezioni dichiarando che la Germania non intendeva più rispettare il diktat di Versailles: non pagò i debiti e riarmò il confine della Ruhr.
La Francia e l’Inghilterra, che avevano fatto fuoco e fiamme fin quando la Germania era rappresentata da un ceto politico conciliante, non osarono reagire quando i tedeschi alzarono la bandiera con la svastica.
Si stanno creando tutte le condizioni per la guerra civile europea, come il 17 aprile ha detto lo stesso Macron, che per parte sua lavora alacremente a creare le condizioni per la guerra civile nel suo paese cui impone una cura che ha già fatto fallimento.
Risentimento sociale e aggressività nazionalista sono le linee guida del nuovo corso mondiale ed europeo. Nulla prova che l’antiglobalismo possa fermare la globalizzazione, e il risentimento sociale possa rovesciare le politiche liberiste. L’aggressività della popolazione europea, incapace di trasformarsi in movimento solidale, incapace di sconfiggere il nemico forte del capitale finanziario, si rivolge contro un nemico debole, il più debole di tutti: le folle migranti, coloro che cercano di sfuggire agli effetti economici, ecologici e politici che il colonialismo europeo e le guerre statunitensi hanno provocato nelle loro terre.
Qual è il terreno comune alla popolazione europea, oggi, se non il Respingimento (che significa anche: la Rimozione)? L’umiliazione politica degli ultimi anni ha tolto agli europei la capacità di ragionare sulla mutazione demografica e culturale che investe tutto il bacino mediterraneo, e il mondo intero. Impoverita dal sistema finanziario globale, la popolazione europea ha scelto di arroccarsi, di respingere i migranti e di rimuovere l’inevitabile conseguenza di questo arroccamento: il respingimento, il razzismo, la guerra.
Alle 3.25 del pomeriggio del 22 luglio 2011 esplode una bomba nel centro di Oslo. Vetri rotti da tutte le parti, edifici danneggiati in una vasta area del centro. Otto persone muoiono sul posto, dozzine sono ferite.
Intorno alle 4.30, poi, un uomo vestito con uniforme da poliziotto approda all’isola di Utoya. Seicentocinquanta membri dell’organizzazione giovanile del Partito laburista sono riuniti sull’isola, per l’annuale campo estivo. L’uomo in uniforme si avvicina ai giovani campeggiatori, dicendo che è lì per ragioni di sicurezza, in seguito alle esplosioni che si sono verificate poco prima a Oslo. Poi, improvvisamente, tira fuori un’arma e comincia a sparare indiscriminatamente in tutte le direzioni. Uccide decine di persone, dando la caccia alle sue vittime nei boschi, spingendoli nelle acque gelide del mare. La polizia arriva un’ora dopo il primo allarme. Quando vede gli ufficiali che si avvicinano, l’uomo armato si arrende prontamente e li saluta chiamandoli: “Fratelli.” Il suo nome è Anders Breivik, e da allora si gode la fama globale in una cella abbastanza comoda delle prigioni norvegesi. In un solo giorno, con due attacchi terroristi separati, da solo, ha ucciso settantasette persone, di cui trentatré erano minorenni, ferendone trecento.
Prima di compiere il suo eroico gesto Anders Breivik aveva dettagliatamente spiegato la sua visione del mondo. In “European Declaration of Independence” aveva scritto che l’Islamismo alleato col femminismo sta distruggendo la civiltà europea, bianca e cristiana. Dice che Hitler ha sbagliato perché non ha capito che il nemico sono gli islamici e gli ebrei sono alleati.
Pochi giorni dopo il massacro di Utoia, Mario Borghezio, un rappresentante della Lega, membro del Parlamento Europeo, elogiò il Manifesto di Breivik. Borghezio dichiarò alla radio pubblica italiana che, pur dissociandosi ovviamente dall’azione delittuosa del giovane norvegese, condivideva l’opposizione di Breivik all’Islam, e condivideva anche il suo appello a una Crociata dei Cristiani contro l’islamismo. Inoltre aggiunse che posizioni come quelle di Breivik valgono circa il venti per cento dei voti in Europa, e che circa cento milioni di persone pensano nella stessa maniera. In una diversa intervista con la stazione radiofonica Il Sole-24 ore, Borghezio dichiarò che le idee espresse da Breivik erano in generale da considerarsi buone, a parte la violenza. Anzi, alcune di quelle idee erano grandiose.
L’evoluzione politica culturale elettorale e psichica della popolazione europea mostra che Borghezio aveva ragione: il solo punto che accomuna i governi e una maggioranza della popolazione europea è la politica di respingimento che si risolve nello sterminio quotidiano di siriani iracheni nigeriani afghani e altri esseri umani, in larga parte ma non sempre di fede islamica.
Dopo avere spolpato la società europea lo scheletro dell’automa finanziario veste i panni del nazional-socialismo e della guerra. Il capro espiatorio stavolta non è più il popolo ebreo, ma la maggioranza del genere umano.
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